Pourquoi la victoire du PSG en Ligue des champions ne va pas forcément profiter à l’ensemble du foot français

Le PSG, roi de la Ligue des champions : le printemps du football français ou simple mirage ?

Il y a une semaine, le Paris Saint-Germain a remporté la Ligue des champions, un exploit fabuleux qui aurait dû transformer le paysage du football français en un instant. Depuis cet évènement, les déclarations triomphales n’ont pas manqué : « C’est une victoire pour tout le football français ! » clament certains comme s’il s’agissait de distribuer des médailles à tous les clubs de l’Hexagone. Mais qu’en est-il, vraiment ?

La victoire du PSG, bien que historique, ressemble davantage à un feu d’artifice vu de loin. Pour des villes comme Laval, Angers ou Reims (ces joyaux du football français), cette victoire est une sorte de bonbon qui, au final, n’arrange guère les affaires locales. Les supporters, tout en agitant leur drapeau parisien, sont bien loin de se rendre compte que les problèmes économiques et sportifs qui les accablent ne s’effaceront pas au rythme des tambours parisiens. Croire que ce triomphe parviendra à faire revenir les affluences dans les stades de Ligue 2, c’est comme imaginer qu’un shoot de champagne suffirait à effacer tous les tracas du quotidien.

« Qu’un club français remporte la Ligue des champions, c’est un signal fort », avance Christophe Bouchet, ancien président de l’OM et observateur aguerri. Certes, mais qui a dit que le PSG était le reflet du football français ? Un peu comme si l’on prétendait qu’une étoile filante représente le ciel tout entier, cette victoire ne fait que mettre en lumière Paris et son club aux moyens indécents, tout cela sans résonner à l’échelle de la France.

Les effets attendus d’un ruissellement se heurtent rapidement au mur de la réalité économique. Les droits TV, par exemple, sont gérés de manière si calamiteuse que même une victoire en C1 ne suffira pas à rattraper le retard. Jacques Piriou, président de l’US Concarneau, se montre lucide : « On ne peut pas changer la donne pour un Concarneau-Rodez ou un Lorient-Toulouse. Les diffuseurs ne vont pas payer plus pour ces affiches, même si le PSG brille au firmament. »

On peut donc se demander si le football français se relèvera réellement grâce à cette victoire ou s’il continuera de pédaler dans la semoule. En attendant, une chose est sûre : pour les clubs et supporters en galère, la victoire du PSG est moins une locomotive qu’un train fantôme. Et si tout le monde se réjouit, la fête risque fort de se terminer par un retour à la sordide réalité.