
Dans les années 90, un jeune homme de 15 ans, surnommé Damien, a masquer sa passion pour Freddie Mercury derrière une guitare, créant Erratum avec son voisin Sam et deux autres amis, Nicolas et Thibault. Leur programme musical ? Deux chansons originales et des reprises si moyennes qu’elles auraient pu faire rougir même un crooner du dimanche ! Un concert dans le sous-sol de Sam, et déjà le drame : seulement onze spectateurs, allant d’un chien qui aboyait à une voisine curieuse.
En 1995, lors d’une soirée où l’odeur de la bière et des chaussettes sales était à son apogée, Damien rencontre P.A., l’avenir Messie guitaristique. L’ambiance devient électrique (enfin, pas tant que ça) alors que Thibault est prié de quitter le groupe, sans doute suite à une entrée fracassante qui aurait fait rougir de jalousie les plus grands comiques. Lionel, le second guitariste, arrive tel un sauveur, mais se fait vite expulser pour son obsession peu commune pour le heavy metal.
Leurs répétitions se transforment alors en une tournée nationale du désespoir, squattant le poulailler de la grand-mère de Sam pour se mettre au vert (ou plutôt au brun). Un shérif local, impressionné par l’harmonie des poules et des tambours, s’invite à leur première vraie répétition. Qui a dit que la police n’aimait pas le rock ?
La transition vers le nom « Overload » marque une nouvelle ère pour le groupe. Leur premier concert en 1996 à Cesson-Sévigné fait sensation, et ils réitèrent l’exploit à Noyal-sur-Vilaine, cette fois devant un public impressionnant de 170 personnes (vous avez bien lu). Mais au lieu de fêter cela, ils changent de membres comme d’autres changent de chaussettes.
Un nouveau chapitre s’ouvre alors sous le nom d’Astero H. Après quelques concerts autour de Rennes et un enregistrement d’une démo nocturne dans une ambiance de franche camaraderie, la tension monte : des conflits surgissent sur la nécessité de payer l’entrée à un festival. Voilà la recette idéale pour faire imploser un groupe : une dose de jalousie, une pincée d’ego, et le tour est joué.
Finalement, Astero H s’éteint tel un feu de camp laissé à l’abandon, tandis que ses membres prennent des chemins dignes d’un feuilleton dramatique. Damien devient chef de projet (c’est-à-dire qu’il continue de jouer avec des fils, mais cette fois-ci, c’est pour le boulot). Sam, l’éternel rêveur, se déguise en Apolo Sam, puis en gestionnaire à Versailles avant de s’installer sur des rives plus ensoleillées.
Joe, quant à lui, demeure un mystère, probablement en train de philosopher sur la nature éphémère du punk. Nicolas jongle entre ses trois filles et l’informatique, tandis que Thibault se la coule douce dans les couloirs d’un hôpital. Et Manu, après avoir sauvé des vies sur le terrain, est devenu ambulancier.
Ainsi se termine cette épopée musicale, un parfait mélange de rêve et de réalité, où le rock’n’roll rencontre le monde administratif… et où, surtout, on apprend que l’amitié peut survivre à bien des tempêtes… tant qu’il n’y a pas d’entrée payante.
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